« Adieu les préjugés »

– Chapitre 1 : « Un bocal vide, c’est bien plus facile d’entretien » –

C’est ce que beaucoup de personnes pensent, pourtant rien n’est plus faux ! Premièrement, le bocal n’a rien d’un aquarium. Sa forme arrondie est inadaptée à la maintenance correcte d’un poisson : – elle empêche au poisson de se fixer des repères, ce qui le stress constamment; – elle rend impossible la bonne oxygénation de l’eau car le rapport surface/volume est insuffisant; – il est impossible d’y fixer les appareils de maintenance comme un filtre ou un chauffage. Pour toutes ces raisons, entretient facile ou non, un poisson ne doit jamais être maintenu en bocal. Ensuite, dans un aquarium planté, les plantes font concurrence aux algues et les empêchent de proliférer. L’absence de plantes dans l’aquarium laisse donc aux algues tout le loisir de proliférer, ce qui implique un entretient plus important que dans un aquarium planté. Enfin, il est impossible d’établir un cycle de l’azote correct en bocal, tout comme il est impossible d’en faire un aquarium de type Low-Tech.

NB : Dans certains pays d’Europe, les bocaux sont interdits de vente !

Picture by Le fond du bocal

– Chapitre 2 : « Pas de chichis, un simple poisson rouge dans un petit volume » –

Le poisson rouge est certainement le poisson souffrant le plus du manque de connaissances des débutants et de l’hypocrisie des vendeurs. L’espérance de vie d’un poisson rouge maintenu en aquarium adapté est de 15 à 25 ans. Alors pourquoi meurt-il si vite dans vos petits volumes ? Pour une raison très simple : un poisson rouge adulte mesure de 20 à 50 cm ! Lorsqu’on est au courant de sa taille adulte, on comprend vite pourquoi un aquarium de 20L est inadapté. Certains vendeurs vous diront que le poisson rouge s’adapte à la taille de son environnement : c’est vrai, comme tous les poissons d’ailleurs, mais c’est une pratique barbare et cruelle. S’il est maintenu dans un trop petit volume, un poisson souffre d’atrophie : il n’atteindra jamais sa taille adulte, aura une espérance de vie très réduite, des malformations physiques et des troubles du comportement.

NB : On recommande un volume de 50L par poisson rouge. Ces poissons sont grégaires, ils vivent en groupe. Pour les maintenir correctement, un minimum de 200L pour 3 poissons rouges est plus avisé.

Picture by unknown

– Chapitre 3 : « Bonnes à tout faire » –

Laveur de vitres. Nettoyeur de fond. Mangeur d’algues. Mangeur d’escargots. Voici des termes que l’on retrouve souvent dans les magasins d’aquariophilie. Pourtant, ils sont utilisés à tord et ne doivent pas être pris au premier degrés. Les vendeurs essayeront de vous vendre ces poisons comme indispensables à tous bacs pour un minimum d’entretien. Sauf qu’aucune espèce n’aide réellement à l’entretien d’un bac, étant donné qu’elles polluent toutes (vous connaissez un animal qui ne défèque pas, vous ?). Les laveurs de vitres sont en réalité des poissons à ventouse de la famille des Loricariidae. Leur ventouse est une adaptation à de puissants courants dans leur milieu de vie naturel leur permettant de se maintenir et de manger les micro-organismes qui vivent sur toute surface, ce qui n’empêche pas le fait qu’il nous faut leur fournir une alimentation correcte. Ils ne nettoient pas réellement les vitres. Enfin, vendues jeunes en magasins, certaines espèces deviennent très grandes à l’âge adulte et polluent énormément. Les nettoyeurs de fond (souvent des Corydoras) sont des poissons de fond fouillant le sol à la recherche de restes de nourriture, ce qui ne veut pas dire qu’ils le nettoient ! Une fois de plus, et comme tous les poissons, il faut les nourrir suffisamment. L’appellation mangeur d’algues ou mangeur d’escargots est souvent justifiée (mais attention, herbivore ne signifie pas alguivore !). Cependant, l’apparition d’algues ou d’escargots en surplus traduit un déséquilibre de l’aquarium. Régler les conséquences de ce déséquilibre par l’ajout d’êtres vivants s’en nourrissant n’est vraiment pas une bonne idée. Mieux vaut prendre le problème par la racine et en trouver les causes pour s’en débarrasser une fois pour toutes !

NB : Les crevettes sont de bien plus grandes « nettoyeuses » que les espèces citées, mais elles possèdent elles aussi des exigences à satisfaire afin de bien les maintenir, et il ne faut jamais acheter une espèce pour son utilité relative !

Picture by Chris Lukhaup

– Chapitre 4 : « Un bulleur est indispensable à l’oxygénation » –

Le bulleur est un sujet qui revient assez souvent, à propos duquel beaucoup d’aquariophiles sont indécis. Le principe de base du bulleur est d’envoyer des bulles d’air dans votre aquarium pour l’oxygéner. Cependant, les bulles d’air remontent beaucoup trop vite pour qu’un quelconque échange d’oxygène soit fait entre les bulles et l’eau. Le bulleur, dans son fonctionnement de base, est donc inutile. Pourtant, il permet bel et bien d’oxygéner l’eau : en arrivant à la surface, les bulles créent un remous qui favorise les échanges gazeux entre l’eau et l’air. Il n’en est pas pour autant indispensable ! Dans un aquarium correctement conçu, c’est à dire bien planté et non surpeuplé, les plantes suffiront amplement à l’oxygénation et placer un bulleur ferait plus de mal que de bien. En effet, les échanges gazeux ayant lieu à la surface de l’eau ne se limitent pas à l’oxygène, et un remous trop important ferait s’échapper le dioxyde de carbone nécessaire aux plantes pour leur bonne croissance. Quand est-il alors utile de placer un bulleur ? Dans plusieurs situations : – si votre aquarium n’est pas suffisamment planté et que vos poissons pipent l’air à la surface, il peut-être bénéfique de placer un bulleur bien qu’ajouter des plantes serait une meilleure solution (Soyez sur que la présence de nitrites ne soit pas la cause du phénomène.); – si vous possédez un système de diffusion de Co2, allumer le bulleur la nuit peut éviter tout accident (La nuit, les plantes rejettent du dioxyde de carbone. Combiné au co2 diffusé, il existe un risque que sa concentration devienne trop élevée et mortelle pour vos poissons.); – en été, lorsque la température de l’eau devient trop élevée, l’utilisation d’un bulleur peut aider à la faire baisser d’un ou deux degrés grâce aux remous qu’il crée à la surface.

NB : Attention ! Lorsque vous utilisez un bulleur, veillez à ce que le remous ne gène pas vos poissons. Cela est particulièrement important pour les poissons à la nage difficile comme le Betta splendens aux voiles encombrants.

Picture by unkown

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